Voici, succintement et sans doute maladroitement, le message que j'essaye de faire passer depuis longtemps. J'ai écrit ce texte le matin même de l'action, dans l'urgence, quelques heures à peine avant de le lire en public et de le mettre en scène, pour tenter de vous faire sentir que je le porte maintenant depuis le fond de mes entrailles.
Quand la Terre sera vidée de ses ressources, quand la mer sera devenue noire, les ruisseaux empoisonnés, les daims morts les uns après les autres sur les pistes, juste avant qu'il ne soit trop tard, les Indiens retrouveront leur esprit et ils apprendront à l'homme blanc à respecter la Terre. Tous seront unis et deviendront les combattants de l’arc-en-ciel et ils lutteront pour rendre à la Terre sa beauté d'autrefois...
"Quand les ressources seront épuisées". Les océans se vident, pillés par nos méthodes de pêches destructives et peu sélectives. Nous mangeons des poissons de plus en plus rares, de plus en plus petits, pêchés de plus en plus loin. Les forêts anciennes si précieuses disparaissent au rythme infernal d'un terrain de football toutes les deux secondes. Les autressont de plus en plus pauvre en biodiversité. En moins de deux siècles, nous avons brûler le pétrole, le gaz, le charbon, issu de forêts qui ont mis des milliers d'années à pousser.
"Quand la mer sera noire". Recouverte de ce pétrole que nous gaspillons pour fabriquer et faire avancer nos voitures, pour faire voler nos avions, pour chauffer nos maison, pour tous ces emballages qui recouvrent tous ces objets fragiles, jetables, qui ne nous servent pas vraiment, pas beaucoup, et que nous achetons quand même.
Recouvertes de ce pétrole que nous que nos utilisons pour donner du goût à des aliments qui n'en n'ont plus, pour ces médicaments qui nous soignent de ces maladies provoquées par ces substances dangereuses dont nous nous entourons.
Et ces fûts de déchets radioactifs, abandonnés il y'a quelques années, encore là pour des siècles, qu'on voudrait enterrer profondément pour ne pas voir qu'ils empoisonnent la Terre jusque dans ses entrailles.
"Les rivières empoisonnées". Empoisonnées par ces rejets industriels. Ces industries que, trop polluantes, nous avons envoyé à l'autre bout du monde, exploitant ainsi la misère de nos frères. Empoisonnées par ces pesticides et ces engrais répandus sur la Terre épuisée par ces rendements infernaux pour nourir les bêtes que nos tuons pour manger toute cette viande qui, en excès, nous rend malades.
"Les daims morts les uns après les autres sur les pistes". Et ces animaux jonchés sur nos routes déjà tâchées du sang de nos enfants. Les victimes sont djà nombreuses. Mais ce pourrait n'être qu'un début. Nous avons déclenché la sixième extinctio massive d'espèces. Et nous ne serons pas les derniers sur cette liste moribonde.
"Juste avant qu'il ne soit trop tard". Le dérèglement climatique est en route. Nous avons attendus longtemps avant de commencer à nous en préoccuper. C'est une véritable course contre la montre qui est lancée. Un mur se dresse devant nous et nous accélérons encore comme s'il s'agissait d'un tremplin.
"Les Indiens retrouveront leur esprit". J'ai refusé de me lancer dans cette course au profit qui, pour faire des riches, fait surtout beaucoup de pauvres. Cette course au profit et à la croissance pour laquelle nous sacrifions notre planète, nos frères, nos enfants. J'ai décidé de voir ces ravages dont chacun de nous est responsable, moi comme les autres. Nous qui tentons de nous donner bonne conscience en faisant deux ou trois bricoles pour protéger l'environnement que nous passons l'essentiel de notre temps à dégrader beaucoup plus rapidement et durablement.
"Et ensemble ils lutteront". Nous allons dépasser notre peur du changement. Nous allons prendre confiance en nous et en l'avenir. Ainsi nous trouverons la force de nous libérer du système qui nous emprisonne, qui nous empoisonne. Repensons notre système politique, économique, médiatique, éducatif, qui nous séparent, nous épuisent, nous font perdre notre temps. Remettons en questions la totalité de ce mode de vie si nécessaire. Revoyons tout. Repensons tout jusqu'à ce qu'enfin nous vivions ensemble, sereins, dans le respect de chacun et de la Terre qui nous nourit.
"Pour redonner à la Terre sa beauté d'autrefois". Et pour cela c'est avant toutle regard que nous portont sur elle qui va devoir changer. Nous allons prendre le temps de la regarder, de la comprendre, pour mieux nous en émerveiller et pour mieux la respecter. Pour mieux nous respecter.